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UN VIEUX BOUGRE


II


Ils venaient d’être si heureux, l’un par l’autre, qu’ils en demeuraient tout confus. La chair sensible encore, muets, la même tristesse les gagnait. Née dans le tintamarre, la fièvre, les illuminations de la fête foraine, et parvenue, sur ce lit étroit, à son achèvement sensuel, leur courte aventure les étonnait.

— Tu m’dis plus rien, Michel ?

— Ah ! ma Marie !

Mlle Rubis n’en tira que cette exclamation de gratitude. Elle eut un geste désappointé et elle bâilla bruyamment. Le pantalon garance du soldat et sa tunique étaient sur une chaise. Son képi couvrait le réveil matin dont il étouffait le tic-tac sec. Ses souliers à guêtres blanches paraissaient énormes, sur le plancher