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UN VIEUX BOUGRE

sèches entraînées, plus poignant d’être le plus faible de tous et de mieux signifier la loi commune.

Longuement, il examinait les choses. Au clair de la lanterne d’écurie suspendue à l’échelle dont les montants se perdaient, en haut, dans l’ombre, elles lui apparaissaient peu à peu et il hésitait à les reconnaître. Son regard chercha vers la droite les deux petites fenêtres carrées de la roulotte. Il s’étonna de ne pas les voir, avec leurs rideaux quadrillés en rouge ; puis il ne réfléchit point au delà.

Le secteur lumineux, sur la couverture de laine bise, lui donnait confiance par son aspect intime. Lorsqu’il vit, allongées dessus, ses mains vieilles, maigres, couvertes de taches brunes et dont les veines étaient presque noires, son rêve s’abîma d’un coup. À l’horreur de se retrouver un vieillard, comme si sa force était passée en un éclair, s’ajouta l’incertitude du lieu ; et il vécut une minute d’angoisse telle que la semblable l’aurait tué. Dans son geste brusque pour se soulever, s’aidant des bras, il heurta Mlle Rubis.