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UN VIEUX BOUGRE

maison. Mlle  Rubis en avait soulevé le rideau et, tranquillement, elle se poudrait la figure pour paraître à son avantage quand le médecin se présenterait. Le prêtre rougit jusqu’aux tempes. Il ôta son chapeau pour se gratter le crâne et, l’inspiration divine étant venue, il enseigna, les paupières mi-closes :

— Le bon Dieu juge cette malheureuse en ce moment… Il permet les plus grandes fautes pour préparer les repentirs les plus éclatants…

Comme ce n’était l’heure ni le lieu de sermonner, il prit congé de ses ouailles, avec une révérence pleine d’onction, et visant d’un coup d’œil la coquette qui opérait encore devant un invisible miroir, il en accueillit l’image profane sans dégoût du péché, en souvenir de la Madeleine qui fut absoute de ses erreurs. Il se redressa pour rendre au médecin un salut courtois sans diminuer son prestige de guérisseur d’âmes. Le docteur écoutait les explications embarrassées de Michel qui donnait le bras à son père traînant la jambe et déhanché.

— Allons, ça va mieux tout d’même, maît’ Michel ? dit le prêtre.