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UN VIEUX BOUGRE

Ah ! laisse donc ! dit Mlle Youyou à sa sœur, dont le visage se crispait de haine.

Le facteur pénétra dans la chambre. Il échangea une poignée de main avec Michel, et d’autres l’imitèrent, qui s’approchaient de Gaspard à moins d’un pas, l’examinaient, émettaient un avis avant de se retirer. Quittant le groupe des femmes qui attendaient dehors, Mme Loriot-Moquin se présenta pour entrer. Mlle Rubis lui barra le passage, les bras en croix.

— On peut bien voir, quand même ? protesta la curieuse.

Mlle Youyou, de qui elle semblait mieux attendre, la découragea par cette remarque :

— Voyons, madame, c’est pas un musée…

Elle n’y avait apporté aucune malice. Incompris des gens, le mot les blessa. Ils reprochèrent à la Parisienne d’avoir les cheveux roux, de n’être point née en Beauce, de trafiquer de ses charmes, et une foule de méfaits contre la pudeur, qui ne les scandalisaient pas toujours eux-mêmes.

Michel dut intervenir ; mais dans son for, il