deux boutons de sa tunique. Afin que Mlle Rubis appréciât cette acte de frondeuse indépendance, il déclara :
— J’suis d’la classe… et l’gradé qui m’dirait qué’qu’chose, j’m’en fous !…
L’odeur, le mouvement, le tohu-bohu de la fête l’excitaient. Il fallut tout le pouvoir de sa compagne pour l’empêcher de répondre au défi d’un lutteur nègre qui, du tréteau de parade, lui avait crié :
— Missié militai’, la lutte avec mi négro si ti vé ?
Il entraîna Mlle Rubis de manège en manège. Il abattit trois fois, coup sur coup, l’oeuf dansant d’un tir ; et il y gagna une rose tricolore en papier qu’elle dut mettre à son corsage.
— Veux-tu qu’on s’en aille ?… T’es bête de dépenser tant qu’ça…
Pour toute réponse, il la dirigea vers l’escalier de la ménagerie et elle entra, disant :
— Ah ! grand gosse fou !
Lui, dans l’atmosphère âcre et chaude du lieu, la tête lui tourna et son regard trouble embrassait les fauves somnolents derrière les