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UN VIEUX BOUGRE

Et Loriot-Moquin, les mains sur les hanches, fit une entrée de champion en lice.

La tête d’un marteau sortait de la poche de son tablier en cuir.

— Un p’tit café avec une fine ? interrogea Grand-Menu, le sourire engageant ;

Le maréchal s’accouda au comptoir ; puis, il promena un regard tranquille sur l’assistance, avant de dire :

— Ça pue la garce, ici, ah mince !…

Ces mots éveillèrent Gaspard de la douce béatitude où il somnolait, le crâne lourd. Il se leva péniblement et il essaya de parler :

— Tu… tu… heu…

Loriot-Moquin fit un pas vers lui, et il répéta, le fixant :

— J’ai dit : « Ça pue la garce, ici ! »… Si ça t’plaît pas…

Plus que l’injure même, l’incapacité d’y répondre déchaîna la terrible colère du vieux.

Sa face livide et creuse grimaçait, et il piétinait, balançant aussi ses poings velus.

— Y nous insulte, grand-père ! cria Mlle Rubis.