Grand-Menu est un arbitre parfait : il donne raison à tout le monde, non parce que la vérité humane confine toujours à l’erreur par quelque point, mais dans une intention mercantile. Cependant, s’il lui faut se prononcer, il accorde le plus de sagesse à ceux dont la soif tyrannique favorise davantage son négoce.
En général, on approuve Roubeau, le maire, d’avoir tempéré le zèle des gendarmes. On lui sait gré de sa médiation opportune qui a dessaisi la maréchaussée d’un procès-verbal fâcheux pour Loriot-Moquin et d’autres encore. En outre, il a vaincu l’entêtement de Michel, le boiteux, à maintenir sa plainte en justice pour effraction et viol de domicile chez Gaspard, son père.
Certes, Roubeau a concilié les devoirs de sa charge et son intérêt domestique, car son fils était cité parmi les assaillants de la maison des Michel. Loriot-Moquin le constate sur tous les modes. Si on lui objecte que l’initiative du maire a, grâce au préfet, obtenu des recherches officielles et prouvé l’existence du disparu, il parle de celui-ci.