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UN VIEUX BOUGRE

muraille. S’efforçant de plaisanter, il expliqua :

— C’est d’vot’patelin qu’on voulait savoir d’vos nouvelles… J’suis v’nu… Y a pas aut’ chose, qu’on vous croyait mort… J’m’en vas…

Gaspard lui livra passage. Il demeura hébété, la sueur au front. Pour arriver à lui la première, Mlle  Rubis bouscula Michel et Mlle  Youyou.

— Vous êtes malade ? s’informa-t-elle.

Gaspard se frotta les yeux, et il dit :

— Un coup de vin, pour me r’taper !

Ce fut Mlle  Youyou qui lui offrit le verre. L’ayant vidé, il remercia, d’un mouvement de la tête, et il prononça, la voix sourde :

— Mes enfants… j’me croyais pris… Il est temps qu’on r’tourne au pays… J’aime pas les mouchards…

— On vous suivra ! s’écria Mlle  Rubis. Mlle  Youyou sentait chez celle-ci la rivalité de demain. Elle déclara :

— toi, ça dépend d’Michel, que tu viennes…

— J’irai ! affirma Mlle  Rubis.

Par lassitude, Michel consentit. Il ne vit point qu’elles se mesuraient du regard. Il pen-