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UN VIEUX BOUGRE

l’père a parti… et tout c’qui peut arriver… et t’as peur de tout…

Une voix du dehors couvrit la sienne, et ils entendirent d’autres voix qui les appelaient, proféraient des abominations dans un vacarme de sabots, de souliers battant la route.

— Réponds, Michel, ou on crève ta baraque ! hurla Loriot-Moquin.

— Assassins ! Parricides ! crièrent ceux que son audace et sa décision excitaient.

Des poings heurtèrent l’huis, des pierres ébranlaient les contrevents, les injures pénétraient, annonçant la mort à ces pauvres êtres traités en parias depuis une semaine, dans le lieu même où ils avaient uni leurs adolescences et où la vieillesse les avait cassés avant l’âge, semblablement, parce qu’ils avaient travaillé à part égale, sans ménager jamais leurs soins à la terre avide.

— Tu les entends, vieille taupe !… Et c’est à cause de toi !… Y gueulent après not’peau… Gare à toi, va !…

— Michel !… mon homme !

Elle se rappelait leurs joies communes, les