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UN VIEUX BOUGRE

— J’m’en fous, l’premier qui passe le nez, j’tire dessus !…

Et il alla décrocher un fusil de chasse.

— Michel… Ah ! prends garde !

Tandis qu’il tâtait s’il y avait une cartouche dans l’arme, la femme le supplia encore :

— Laisse ça… tu f’rais un malheur !

Fou de peur, il arma le chien et, boitant, le corps ployé, il tourna, en quête d’une place d’où guetter ensemble la fenêtre et l’entrée.

— Mon homme… voyons… on est assez malheureux comme ça…

L’horloge sonna douze fois. Son timbre familier prit un sens inconnu et sinistre pour Michel. Il ricana, bravant son propre effroi dans celui de la vieille qui suppliait, les mains avancées vers lui, murmurante, à bout de souffle :

— Michel… pose le fusil… pose le fusil, mon homme…

Lui, il serrait la crosse et le canon, immobile dans une attitude de chasseur à l’affût, et il parlait d’un ton saccadé :

— Vieille taupe… c’est d’ta faute à toi, si