Page:Hirsch - Un vieux bougre, 1908.djvu/113

Cette page a été validée par deux contributeurs.
109
UN VIEUX BOUGRE

mine ayant perdu son apparence de mystère, hommes et femmes, ils tinrent leurs assises sous les arbres, entre l’église et la mairie. De là, ils virent les Michel aller à la municipalité et à la brigade des gendarmes. On sut que ces démarches tendaient à faire poursuivre les fauteurs de l’effraction. Loriot-Moquin, de sa voix grave et persuasive, commença le procès du couple.

— Ah ! faut qu’y n’aient point la conscience en paix… d’aller s’occuper d’un’ porte, les Michel !.., Sûr qu’y doiv’nt connaît’où qu’est l’vieux !… Si on pouvait dire c’qu’on pens’!…

L’opinion publique parlait par sa bouche. Pour ses victimes, Gaspard était mort, à n’en pas douter ; mais leur haine demeurait vivace. Elles la reportèrent sur le fils et la bru. Elle grandit, pour atteindre le défunt à travers ces Michel avaricieux et désintéressés de lui. Il ne fallut pas quatre jours, ni même trois, pour qu’on les accusât nettement d’avoir assassiné l’ancien, et celui-ci inspirait même quelque pitié.