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(80) Aph. 69. - 79. Suivant Galien (p. 751), Numésianus et Dionisius écrivaient, au lieu de θρομβώδεα (grumeleuses ou floconneuses), βορβορώδεα (bourbeuses), en rattachant à ce mot un sens de fétidité; mais cette interprétation est en désaccord avec le contexte, où il y a une opposition entre le mot θρομβώδεα et λεπτόν (ténue). - Θρομβώδες est pris, pour marquer l'épaisseur des urines, ou pour indiquer l'inégalité et la dispersion du sédiment qui semble réuni,en grumeaux.

(81) Aph. 70. - 80. Cf. sur cet aphorisme Galien (p. 753 ).

(82) Aph. 71. - 81. Ce dernier membre de phrase, suivant Galien (p. 755 ), se rapporte aux déjections et aux crachats, et non à la veille, au sommeil, à la respiration, au décubitus, etc., comme le veulent certains interprètes qui se mêlent d'expliquer Hippocrate avant d'en connaître toute la doctrine et qui montrent ici leur ignorance comme en beaucoup d'autres endroits de leurs commentaires sur le livre des Aphorismes.

(83) Aph. 72. - 83. Il y avait un autre texte de cet aphorisme auquel Celse (II, 4) s'est conformé, et que Galien parait préférer aux autres comme plus médical; il porte (p. 760) : « Les urines transparentes et incolores sont funestes surtout chez les phrénétiques.  » En conservant : elles apparaissent surtout chez les phrénétiques, Galien voudrait qu'on ajoutât : qui sont dans un étal pernicieux.

(84) Aph. 73. - 84. Cf. note 12, aph. 19, II, et Gal., p. 762.

(85) Aph. 75. - 85. Le texte vulgaire a : Ἦν αἷμα ἢ πῦον, leçon adoptée par Celse (II, 7) ; καὶ est la leçon donnée par Galien (p. 766) et suivie par Théophile dans son commentaire (p.432) ; elle est la plus vraie au point de vue médical : on sait, en effet, que le simple pissement de sang dépend de beaucoup de causes autres qu'une ulcération du rein. Quant a la sortie du pus mêlé ou non avec les urines, elle se rattache nécessairement à une ulcération de quelque partie de l'appareil urinaire.

(86) Aph. 74. - 86. Le texte vulgaire porte : Σαρκὶα μικρὰ ὥσπερ. Suivant Galien (p. 768 ), la disjonctive ἣ (ou) manque dans la plupart des exemplaires, ce qui est, dit-il, une leçon très vicieuse; car autre chose sont les morceaux de chair qui viennent de la substance même du rein, autre chose sont les matières piliformes déposées dans le rein par suite d'une affection du système veineux. Il rapporte même la guérison d'un homme affecté de cette dernière maladie, que les médecins appellent τριχίασις, et qui rendait de ces corps piliformes longs d'une demi-coudée. Ce malade fut guéri a l'aide d'un régime atténuant. Ces corps piliformes ne sont autre chose, ce me semble, que des caillots fibrineux provenant d'une hémorragie du rein, et qui se sont moulés sur la forme des