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NOTES

festes, comme des quotidiennes, des tierces et des quartes. — Je ne crois pas que le fait ait besoin d’une démonstration logique ; il est du domaine de l’expérience et doit être jugé par elle. En effet, si on a vu manifestement des paroxysmes arriver régulièrement le septième ou le neuvième jour, non une fois, mais deux ou trois fois, ce sera assez ; on aura la persuasion que cela est en effet ; mais si quelqu’un, depuis son enfance jusqu’à sa vieillesse, n’a vu aucun des nombreux malades qu’il a traités présenter les paroxysmes suivant ce type, il sera constant pour lui qu’il n’y en a point de cette espèce. Peut-être aussi, comme Bioclès, pourrait-on démontrer rationnellement que le sentiment d’Hippocrate n’est pas fondé ; car vous ne trouverez ni signes ni humeurs sur lesquels vous puissiez asseoir l’existence des fièvres quintanes, septimanes, nonanes. Du reste, Hippocrate n’a pas cité de fait particulier de malade à l’appui de ces assertions générales, comme il convenait de le faire ici, et comme il l’a fait dans beaucoup d’autres circonstances (Com. III, t.  2, p. 222 et suiv.) » J. Franck, dans ses Praxeos medicœ prœcepta (traduct. de l’Encyclopédie des sciences médicales, t. I, p. 124), dit avoir vu quelquefois la fièvre quintane, et il cite divers auteurs qui l’ont aussi observée ; il ne dit rien de positif sur la fièvre septimane : quant aux fièvres mensuelles, il pense qu’on doit les rapporter aux règles, aux hémorroïdes, aux vers, et ne pas les regarder comme des intermittentes vraies. Borsieri (Instit. med. pract. de feb. int., §. 64, p. 92 et suiv., éd. de Léo, Berlin, 1843 ), cite également un grand nombre d’auteurs qui disent avoir vu quelques-unes de ces fièvres dont Galien nie l’existence. Voici, sur ce point, l’opinion de M. Chomel (Pathol. génér., 3e éd., p. 357) : « On a admis aussi des types quintanes, sextanes, mais on ne les a que très rarement observés, et plusieurs médecins ont pensé qu’on devait considérer comme accidentelle la réapparition de quelques fièvres suivant ces types insolites. Quant aux fièvres intermittentes, mensuelles, annuelles, il n’est personne aujourd’hui qui en admette l’existence. »

10. Ἐκοιμήθη. M. Littré traduit ce mot par dormir, et le fait synonyme d’ὑπνεῖν avec Foës. Il m’avait semblé que cela n’était pas exact, car autre chose est de dormir, autre chose est de reposer. On dit d’un malade qu’il repose lorsque son agitation et ses douleurs sont calmées ; un malade peut reposer et ne pas dormir ; et même on peut dire qu’un malade dort et ne repose pas. J’ai trouvé mon opinion confirmée par Desmars, critique judicieux et qu’on peut suivre ordinairement avec sûreté. Cf. ouvrage déjà cité, p. 287.

11. Παρακρούω seu παρακρούομαι est employé quarante-neuf