Page:Hippocrate - Oeuvres choisies, trad Daremberg, 1844.djvu/543

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
501
DES ÉPIDÉMIES

coup de médecins pour qui le malade n’est qu’un sujet d’expériences, dont la science est le prétexte, mais dont le vrai but n’est que trop souvent l’intérêt personnel. — On remarquera aussi avec Galien (loc. cit. t. 48), les analogies d’une partie de ce passage des Épidémies avec le début du Pronostic.

7. Ce signe pronostique, énoncé d’une manière tout à fait générale et jeté sans liens au milieu de la description du causus et du phrénitis, me semble une interpolation. — La même idée est reproduite dans les Aphorismes, IV, 52 ; VIII, 2, et dans d’autres livres de la collection.

8. Il en est quelques-uns, dit Galien (Com. III, in Epid. I, p. 204), qui pensent que ce passage (le §. 10) a été interpolé, parcequ’il est semblable, par la forme et par la pensée, à ce qui est écrit dans le livre des Humeurs, et que j’ai commenté ailleurs (Voyez Com. I, in lib. de Hum.). — Tout le commentaire de Galien est important à lire : on y trouve une interprétation détaillée et satisfaisante des moyens pronostiques et diagnostiques que l’auteur énumère. — Il explique de la manière suivante le mot τρόπος, que j’ai traduit par mœurs (lign. 9 du §.) « Les anciens emploient le mot τρόπος dans deux acceptions, soit pour signifier le moral, soit pour signifier les variétés, les espèces, comme les diverses formes de régime, les diverses espèces de fièvres. Ici donc, il signifie ou le moral du malade, ou les différentes espèces de discours qu’il tient, puisqu’il a été question de discours immédiatement auparavant. » — « La succession (ou plutôt la substitution des maladies), dit Galien, (p. 216), est pernicieuse ou critique, suivant la nature de la maladie elle-même, ou suivant les lieux qu’elle occupe, car si la substitution se fait en une maladie plus bénigne et sur un lieu moins important, elle est salutaire ; si elle se fait en une maladie plus mauvaise et sur des lieux plus nobles, elle est pernicieuse. » — Galien s’arrête dans son explication aux hémorragies et aux hémorroïdes ; il semble ne pas avoir eu sous les yeux le dernier membre de phrase : il faut considérer, etc., qui est peut-être une interpolation plus récente encore que celle de tout le paragraphe.

9. « Quelques médecins, dit Galien, assurent n’avoir jamais vu aucune période dépasser le quatrième jour (c’est-à-dire aucun type périodique au delà du type quarte), d’autres prétendent, comme Hippocrate, en avoir vu. Quant à moi, qui depuis ma jeunesse ai dirigé mon attention sur ce point, je n’ai jamais vu de fièvre septimane, de nonane, ni manifeste, ni douteuse ; j’ai vu quelques fièvres quintanes douteuses, mais jamais d’exactes et de mani-