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NOTES

5. Περίῤῥοαι μετὰ πόνου χολώδεες Avec Desmars (lib. cit., p. 64), j’ai rendu Περίῤῥοαι par perirrhée, comme on a fait de διάῤῥοια diarrhée. (Baillou, t. I, Definit. med., p. 264, éd. de Genève), Foës et M. Littré, entendent qu’il s’agit ici d’un écoulement d’humeurs par la vessie. Mais, comme le remarque Desmars (pour Foës et Baillou), ce sentiment est difficile à concilier avec un certain nombre de passages de la collection, où Περίῤῥοος est pris évidemment pour désigner les évacuations alvines (cf. entre autres Epid. I, 4e malad., p. 258 ; Epid. III, 16e malad., p. 290, et Coaq., sentence 639. — Cf. aussi Foës à ce mot). Oribase (édit. de De Matthæi, p. 209) dit : Hippocrate appelle perirrhée un flux très ténu mêlé à des excréments solides. Toutefois, il paraît que Galien (Com. II, in Epid. I, t. 8, p. 103) interprétait Περίῤῥοαι dans le sens que Foës a adopté.

6. « Il y eut un temps, dit Galien (Com. II, in Epid. I, t. 50, p. 148), où je regardais ce précepte comme de peu d’importance et comme indigne d’Hippocrate ; il me semblait d’une évidence générale que le devoir du médecin est de travailler à soulager le malade, ou du moins de ne pas lui nuire. Mais, après avoir vu plusieurs médecins célèbres blâmés avec raison pour la conduite qu’ils avaient tenue, soit en saignant, soit en prescrivant des bains, des purgatifs, du vin ou de l’eau froide [qui devinrent nuisibles], je compris bientôt qu’Hippocrate, comme beaucoup d’autres praticiens de son temps, avait éprouvé de pareils mécomptes, et que je devais désormais prendre toutes mes mesures s’il m’arrivait de prescrire un remède [important], pour calculer d’avance, non-seulement quel soulagement le malade pourrait en retirer si ce remède atteignait son but, mais quel dommage il pourrait en souffrir s’il le manquait ; je n’ai donc jamais rien administré sans avoir pris garde à ne pas nuire au malade, dans le cas où je manquerais mon but. Quelques médecins, semblables à ceux qui lancent les dés, prescrivent des traitements qui sont très funestes aux malades s’ils manquent leur but. Ceux qui commencent l’étude de notre art, croiront, je le sais, comme je l’avais cru aussi, que ce précepte, soulager ou du moins ne pas nuire, n’est pas digne d’Hippocrate ; mais les praticiens, j’en suis parfaitement sûr, en comprendront toute la portée ; et, si jamais il leur arrive de nuire à leurs malades par l’administration intempestive de quelque remède énergique, ce sera surtout alors qu’ils concevront la portée du conseil qu’Hippocrate leur a laissé. » Le précepte d’Hippocrate et les réflexions de Galien trouveraient plus d’une application de nos jours ; il est malheureusement beau-