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DES ÉPIDÉMIES


NOTES DES ÉPIDÉMIES.

1. — D’après le témoignage de Galien (Com. III in Epid. III, t. I, p. 647, t. 17), les trois premières constitutions du premier livre n’étaient pas précédées, dans les manuscrits, du mot κατάστασις ; mais dans la plupart des exemplaires il se trouvait en tête de la quatrième. L’édition de Dioscoride portait même θερμὴ καὶ ὑγρά (notre texte vulgaire porte κατάστασις λοιμώδης d’où Galien conclut avec raison que le mot κατάστασις ne vient pas d’Hippocrate, mais de gens tels que ceux qui ont mis les Caractères à la suite des histoires des malades. J’ai néanmoins laissé subsister le mot constitution, non comme la reproduction d’un texte, mais comme un point de repère pour le lecteur.

2. — Καὶ τουτέων τοῖσι περὶ παλαίστρην καὶ γυμνάσια. M. Littré traduit : « Qui se livrait aux exercices gymnastiques de la palestre ; » cette traduction ne me semble pas assez rigoureuse : Hippocrate et Galien (Com. I in Epid. I, t. 12) paraissent distinguer les exercices de la palestre et ceux du gymnase, à l’aide de la particule καὶ. Γυμάσιον désigne les exercices de quelque espèce qu’ils soient (Gal., de Sanit. tuend., II, 2, t. VI, p. 85), ou le lieu dans lequel se font ces exercices ; παλαίστρα veut dire plus particulièrement la lutte ou le lieu dans lequel on s’y exerce. Antyllus, dans son 30e livre de Auxiliis (p. 120, éd. de De Matthæi, et dans Orib., Collect. med., VI, 32, p. 298, éd. d’Est.), a consacré un chapitre à la palestre.

3. Cette phrase, que j’ai mise entre deux crochets pour la séparer nettement de celles qui l’entourent, est fort embarrassante. Les explications que Galien a données de sa présence dans le lieu où elle se trouve, la manière dont M. Littré a voulu la rattacher à celle qui la précède, en la mettant entre deux parenthèses et en ajoutant au texte dans sa traduction, ne me satisfont pas. Je suis porté à la regarder comme une annotation marginale qui se rapporte évidemment à la fin du §. 2, et qui aura été insérée dans le texte, mais dans un endroit pour lequel elle ne paraît nullement destinée.

4. M. Littré met : qui se rompait ; j’ai cru rendre plus exactement la pensée du commentaire de Galien, et aussi être plus conforme a la réalité en adoptant : qui se détachait. « Dans ces ophthalmies, dit Galien (Com. II in Epid. I, t. 6, p. 95), celles qui sont produites par le froid, il se forme ordinairement de la chassie, qui se détache difficilement, à cause de la densité des tuniques de l’œil, densité produite par l’action du froid. »