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Si Νόμος ne signifiait que la loi comme l’entendent les jurisconsultes, le contenu de cette petite pièce ne répondrait pas à son titre, car c’est moins une loi que le préambule, que les considérants d’une loi. Mais Νόμος dans les auteurs grecs et, en particulier, dans Hippocrate, est pris dans un très grand nombre d’acceptions différentes ; il doit signifier ici l’ensemble des préceptes d’après lesquels on se forme à une science ou à un art. L’auteur se propose en effet de tracer d’une manière générale la route à suivre dans l’étude de la médecine. Attaquant d’abord les mauvais médecins, vrais figurants de théâtre, qui perdent l’art par leur ignorance et leur témérité, il en vient, par une conséquence toute naturelle, à indiquer les moyens qu’il juge capables de mettre fin à ces abus ; et c’est à ce propos qu’il compare si ingénieusement l’étude de la médecine à la culture des plantes.

La Loi est rangée par Érotien dans les livres qui concernent l’étude de l’art en général ; c’est un de ces traités appelés isagogiques, c’est-à-dire servant d’introduction. Admise comme légitime par Lémos, par Heurn, par Sprenget, rejetée par Mercuriali, Gruner, Grimm et Ackermann, cette pièce a été composée à une époque où la médecine n’étant déjà plus le monopole des corporations, était tombée en quelque sorte dans le domaine public, et de là dans les mains des charlatans, d’où l’auteur s’efforce de l’arracher.

La Loi n’offre pas de caractère bien tranché ; il n’est donc pas facile d’en préciser l’origine, et, si ce n’est par la dernière phrase, elle n’a pas d’analogie avec le Serment, pièce toute sacerdotale et d’une date évidemment plus reculée.

La médecine est de tous les arts le plus relevé ; mais l’ignorance de ceux qui l’exercent, le peu de discernement de