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HIPPOCRATE.


LE SERMENT.


INTRODUCTION.

Le Serment est, par la beauté de la forme et par l’élévation des idées, un des plus précieux monuments de la littérature grecque ; c’est la pièce la plus ancienne et la plus vénérable des archives de la famille des Asclépiades. Il est probable que la formule s’en était perpétuée par tradition depuis longues années, quand Hippocrate l’a définitivement rédigée telle que nous la possédons. Les autorités les plus imposantes, les preuves les plus irrécusables s’élèvent en faveur de son authenticité. Nous trouvons parmi les anciens les témoignages d’Érotien, de Scribonius-Largus, de Soranus, de saint Jérôme, de saint Grégoire de Nazianze, de Th. Priscianus, de Suidas ; parmi les modernes, ceux de Lémos, de Foës, de Meibom, de Triller, de Boerner, de Gruner, d’Ackermann, de M. Littré[1], et

  1. Induit en erreur par Triller (cf. Opusc., t. 2, p. 165), M, Littré avait mis en tête de ces témoignages celui d’Aristophane d’après un passage des Thesmophoriazuses (vers 272-4, éd. de B.), auquel il avait donné un sens qui s’écarte du texte et de la pensée de l’auteur (cf. Œuv. d’Hipp., Introd., p. 31) ; mais il a reconnu plus tard (cf. Ibid. t. 2, Avert., p. xlviii), avec MM. Boissonade et Letronne, qui s’appuient de l’autorité du scholiaste de Ravenne, que ce passage se rapporte à un Hippocrate d’Athènes en butte aux traits satiriques d’Aristophane, à cause de la stupidité de ses fils. Un autre scholiaste, G. Bourdin, qui vivait de 1517 à 1570 et qui écrivait en grec, suppose qu’il s’agit ici d’un Hippocrate qui avait dans sa boutique les images et les statues des dieux. Les sources où Bourdin a puisé cette ingénieuse inter-