pondent exactement aux πεσσοί des auteurs plus récents[1]. Πρόσθετον ou πρόσθεμα, avec ou sans φάρμακον (ce qui est introduit, apposé), désigne toute espèce de médicaments destinés à être introduits, soit dans le vagin, soit dans l’anus. Cette expression par cela même est très vague, et l’on ne peut reconnaître son sens précis que par l’examen du contexte. Les auteurs hippocratiques se servent très souvent de προστιθέναι φάρμακον, pour indiquer l’application d’un pessaire, et Hippocrate emploie aussi le mot προσθεμένη pour désigner une femme dans le vagin de laquelle on a introduit un pessaire médicamenteux (Cf. Epid. I, mal. 4 et 5 ; — Gal., Com. III, in Epid. I, text. 4 et 5, p. 270 et 277, t. XVII, 1re part. ; — de Superfœt., p. 49, 1. 46, éd. de Bâle). Galien (Com. III, in Epid, I, text. 4, p. 270, t. XVII) fait observer que dans Hippocrate προσθεμένη seul, c’est-à-dire sans l’adjonction du mot βάλανος (suppositoire), se dit indifféremment d’une femme à qui on a mis un pessaire ou un suppositoire. Ainsi, l’examen du contexte est le seul moyen de déterminer avec quelque sûreté le sens précis de προσθεμένη. — Quoi qu’il en soit, je vais m’arrêter un instant sur l’historique du mot πεσσός et des pessaires. Les modernes définissent un pessaire, « un instrument topique de forme et de nature extrêmement variées, destiné a être introduit dans le vagin pour y soutenir l’utérus, soit dans sa chute, soit dans ses renversements, ou pour y contenir une hernie vaginale ». (Gerdy, Traité des pansements, 2e éd., p. 57). Les anciens définissaient un πεσσός de la laine cardée, arrondie en forme de doigt et imprégnée de médicaments. (Cf Celse, V, 21, 1 ; — Antyllus, dans son premier livre des Médicaments externes dans Paul d’Égine, VII, 24, p. 138, verso, ligne 47, et éd. d’Est., p. 694 Paul d’Égine, III, 61, p. 52, verso, t. 20, et p. 481, éd. d’Est. ; — Oribase, Collect med., X, 25, dans Est., p. 398, et dans De Matthæi, p. 322). Ainsi, le πεσσός des anciens, au lieu d’être comme notre pessaire un instrument mécanique, consistait en un mélange de médicaments dont on enduisait des corps plus ou moins résistants, arrondis ou allongés, qui facilitaient l’introduction de ces médicaments et les retenaient dans le vagin. On trouve dans la collection hippocratique quatre formes principales de pessaires. 1°. La première consiste en un mélange introduit à l’aide d’une sonde (μήλη) recouverte ou non de laine (de Superfæt., p. 50, 1.13, éd. de Bâle). L’auteur n’indique ni la figure ni la matière de cette sonde ; mais il est probable qu’elle était en plomb ou en étain comme toutes celles dont il est question dans les traités relatifs aux maladies
- ↑ Ce que l’auteur du traité des Maladies des femmes (p. 609, éd. de Foës) appelle collyre (κολλύριον), parait être un mélange médicamenteux introduit dans le vagin sans le secours d’aucun corps résistant.