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plus abondante ; les enfants et les athlètes en sont la preuve [1].

Le régime humide convient à tous les fébricitants, mais surtout aux enfants et à ceux qui sont habitués à user d'un semblable régime.

[Il faut savoir quels sont ceux] à qui [il convient] de donner des aliments en une seule ou en deux fois, en plus ou moins grande quantité et par fractions. On doit avoir quelque égard pour les habitudes, la saison, le pays et l'âge.

En été et en automne, les aliments sont très difficilement supportés, en hiver très facilement; vient ensuite l'été [2].

Ceux dont les paroxysmes arrivent au milieu de périodes, il ne faut point leur donner d'aliments, ni les forcer à en prendre [ au moment du paroxysme], mais leur retirer ceux qu'on leur a permis en attendant la crise (le paroxysme).

Les matières qui doivent être évacuées, poussez-les là où elles se portent le plus, [si toutefois] elles suivent une voie convenable.

Purgez, mettez en mouvement les matières cuites, mais non celles qui sont crues ; [ne purgez pas] non plus au début des maladies, à moins qu'il n'y ait orgasme [3] ; mais le plus souvent il n'y a pas orgasme.

N'appréciez pas les matières évacuées sur leur quantité ; mais considérez si celles qui doivent être évacuées [l'ont été] et si le malade supporte facilement [ces évacuations]. Lorsqu'il faut les pousser jusqu'à lipothymie, faites-le, si les forces du malade y suffisent.

Dans les maladies aiguës, il faut rarement purger au début, et ne le faire [si cela est nécessaire] qu'après avoir bien jugé de toutes les circonstances.

  1. Aph. 15. - 12. Suivant Damascius (279), et Galien (p. 417), les enfants sont la preuve que, plus il y a de chaleur, plus il faut de nourriture. Par conséquent, en hiver, où il y a plus de chaleur, il faut plus de nourriture, puisque la chaleur est concentrée à l'intérieur. (Cf. aussi Étienne, p. 279, sur la manière dont il explique que pendant l'hiver la chaleur est concentrée à l'intérieur. )
  2. Aph. 18. - 13. Galien (p. 433) rapporte cet aphorisme aussi bien aux gens en bonne santé qu'aux malades.
  3. Aph. 22. - 14. Ἢν μὴ ὀργᾷ. Ce dernier mot signifié être agité par un désir vénérien, comme il arrive chez les animaux en chaleur; c'est donc par comparaison qu'on l'emploie pour désigner les humeurs en mouvement et qui se portent d'un lieu à un antre, phénomène qui n'arrive pas ordinairement au commencement des maladies (Gal., p. 441).