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LIVRE III.

avait des perturbations du ventre opportunes, ou une évacuation d’urines favorables, l’érysipèle était jugé ; mais toutes les fois que rien de cela ne se manifestait, et que l’érysipèle disparaissait sans signes, la mort arrivait. Les érysipèles furent surtout très fréquents pendant le printemps ; ils régnèrent néanmoins durant l’été et l’automne.

16. [5] Chez quelques individus il se déclara un grand trouble ; il survint des tumeurs au pharynx, des phlegmasies à la langue, et des abcès aux gencives. Chez plusieurs la voix fournit aussi des signes ; elle était altérée et faussée (29) d’abord chez les phthisiques, au début de la maladie, ensuite chez ceux qui étaient attaqués ou de causus ou de phrénitis.

17. [6] Les causus et les affections phrénétiques commencèrent vers le printemps, après les froids. À cette époque un grand nombre d’individus tombèrent malades ; les accidents étaient très violents et souvent mortels. Voici quelle était la constitution des causus qui survinrent ; au début, état comateux (30) ; nausées ; frissonnements ; fièvre non aiguë ; soif modérée ; le délire [particulier au causus] n’existait pas ; quelques gouttes de sang s’échappaient des narines ; les paroxysmes venaient communément aux jours pairs ; dans les paroxysmes, perte de mémoire ; résolution des membres ; aphonie ; les pieds et les mains étaient toujours plus froids [que le reste du corps] ; ils étaient très froids surtout au temps des paroxysmes ; le retour de la chaleur était lent et incomplet ; la connaissance revenait et les malades parlaient ; ils étaient continuellement ou dans un état comateux sans [véritable] sommeil, ou bien dans l’insomnie avec douleurs. Chez la plupart, perturbations du ventre, avec déjections de matières crues, ténues, abondantes ; urines abondantes, ténues, qui ne présentaient rien de critique ni de favorable. Dans cet état il n’apparaissait aucun autre phénomène critique, il n’y avait ni hémorragie favorable, ni quelqu’un des dépôts critiques ordinaires ; chacun mourait pour ainsi dire fortuitement, d’une manière irrégulière ; le plus souvent, au temps des crises ; quelques-