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ÉPIDÉMIES.

d’Aglaïdas. La plupart des maladies, dans cette constitution, suivirent cette marche ; je ne sache pas qu’aucun malade ait échappé sans avoir éprouvé des rechutes suivant cet ordre, et tous ceux que j’ai connus réchappaient quand les récidives arrivaient chez eux de cette manière. Je ne sache pas non plus qu’aucun de ceux chez qui les choses se passèrent ainsi ait eu de nouvelles rechutes. Dans ces maladies, ceux qui succombaient mouraient communément le sixième jour, comme Épaminondas, Silénus et Philiscus, fils d’Antagoras. Quand il se formait des parotides, la maladie se jugeait le vingtième jour ; chez tous elles arrivaient à résolution sans suppurer, et le mal se portait vers la vessie. Chez Cratistonax, logé près du temple d’Hercule, et chez la servante de Scymnus le foulon, elles suppurèrent et ils périrent. Il y en eut qui eurent une crise le huitième jour, une intermission de neuf jours, une rechute et une crise définitive le quatrième jour après la rechute, comme Pantaclès qui demeurait près du temple de Bacchus. Il y en eut qui eurent une crise le septième jour, une intermission de six jours, une rechute et une [dernière] crise sept jours après la rechute, comme Phanocrite, couché chez Gnathon le peintre. Pendant l’hiver, vers le solstice d’hiver et jusqu’à l’équinoxe, régnèrent les causus, les phrénitis, et il mourut beaucoup de monde. Toutefois les crises se modifièrent. Chez la plupart, il en arrivait une première le cinquième jour, à dater de l’invasion ; la maladie avait une rémission de quatre jours, puis elle reprenait ; enfin, cinq jours après la reprise, arrivait une [dernière] crise ; en tout quatorze jours ; les crises furent ainsi réglées chez presque tous les enfants, et aussi chez les personnes plus âgées. Il y en eut cependant chez qui une [première] crise se fit le onzième jour, une reprise le quatorzième, et une crise décisive le vingtième. S’il y avait des frissons le vingtième jour, la crise était différée au quarantième. Presque tous les malades avaient des frissons lors de la première crise. La plupart de ceux qui avaient eu ces frissons, lors de la première crise, les avaient aussi lors de la crise qui suivait la reprise du mal. Il y eut moins de fris-