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LIVRE I.

boréal ; sécheresses ; pluies peu abondantes ; froids. Vers le solstice d’été, peu de pluies ; froids intenses jusqu’à la Canicule. Après la Canicule, jusqu’au lever d’Arcturus, été chaud, chaleurs suffocantes qui ne vinrent point graduellement, mais qui s’établirent d’emblée, et restèrent accablantes ; il ne tomba point d’eau : les vents étésiens soufflaient. Vers l’époque du lever d’Arcturus, jusqu’à l’équinoxe d’automne, vents du midi avec pluies.

8. Dans cette constitution, les paraplégies commencèrent vers l’hiver : elles attaquèrent un grand nombre d’individus dont quelques-uns moururent très promptement ; d’ailleurs cette maladie était épidémique. Du reste les Thasiens jouissaient d’une bonne santé. Dès les premiers jours du printemps commencèrent les causus, qui se continuèrent pendant l’été jusqu’à l’équinoxe. Ceux qui commencèrent à être malades au printemps et en été, guérirent pour la plupart ; il en mourut peu ; mais durant les pluies d’automne les causus devinrent mortels, plusieurs en périrent. Les affections (la nature) des causus étaient telles, que ceux qui furent pris d’hémorragies nasales louables et abondantes durent leur salut à cet accident. Je ne sache pas qu’il soit mort dans cette constitution un seul malade qui ait eu une hémorragie louable. En effet, chez Philiscus (1er  mal. du 1er  liv.), Épaminon et Silénus, l’hémorragie ne parut que le quatrième et le cinquième jour, et en petite quantité ; aussi ils moururent. Presque tous les malades avaient des frissons au temps de la crise, surtout ceux qui n’avaient point eu d’hémorragie ; mais ces derniers en avaient aussi, et de plus de la sueur. Il en est qui eurent un ictère le sixième jour, mais chez ceux-là il survenait quelque purgation par la vessie, ou bien des perturbations du ventre qui les soulageaient, ou une hémorragie abondante, comme il arriva à Héraclidès qui était couché chez Aristocydès. Il eut une hémorragie par le nez, des perturbations abdominales, une purgation par la vessie, et la maladie fut jugée le vingtième jour. Il n’en fut pas de même du domestique de Phanagoras ; il ne lui survint rien de tout