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LIVRE I.

ments, au contraire, il était tout à fait convenable d’en donner. [En un mot les phthisiques n’étaient pas affectés comme on l’est [habituellement] dans la phthisie.] (3) Les fièvres étaient accompagnées de frissons et de petites sueurs ; les redoublements étaient erratiques ; la fièvre n’avait pas de rémittence complète ; les paroxysmes affectaient le type tritéophye. Ces maladies se jugeaient, au plus tôt, le vingt-huitième jour, mais le plus ordinairement le quarante-huitième, assez souvent aussi le quatre-vingtième. Il y eut quelques individus chez qui la fièvre ne garda point cet ordre et se termina irrégulièrement et sans crise. La plupart de ceux-ci ne furent pas délivrés pour longtemps ; la fièvre revint, et ces rechutes se jugèrent suivant les périodes indiquées ; chez plusieurs, la maladie se prolongea tellement, qu’ils étaient encore souffrants pendant l’hiver. De tous les malades dont j’ai parlé dans cette constitution, il n’y eut que les phthisiques qui succombèrent ; en effet, tout se passa bien chez le reste des malades, et il n’y eut rien de mortel dans les autres fièvres.

SECTION DEUXIÈME.

SECONDE CONSTITUTION.

4. À Thasos il y eut, à l’entrée de l’automne, des tempêtes hors de saison ; tout à coup des pluies tombèrent par torrents, avec de grands vents du nord et du midi ; cela dura jusqu’au coucher des Pléiades, pendant tout le temps qu’elles restèrent à l’horizon (cinquante jours après l’équinoxe d’automne). Hiver boréal ; pluies longues, [tantôt] impétueuses [et passagères], [tantôt] fortes [et continues] ; neiges ; fréquents intervalles de sérénité ; avec tout cela le froid ne fut cependant pas extraordinaire pour la saison. Après le solstice d’hiver, quand le zéphire commence à souffler, froids très vifs de l’arrière-saison ; vents du nord fréquents ; neige ; pluies abondantes et continues ; ciel orageux et nébuleux. Ce temps se prolongea et ne cessa qu’à l’équinoxe. Printemps froid, boréal, pluvieux, nébuleux. L’été ne fut pas trop brûlant ;