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LIVRE I.

uns eurent des hémorragies [nasales], et personne ne mourut. Il survint aussi des tumeurs aux oreilles d’un seul côté chez beaucoup d’individus, des deux côtés chez le plus grand nombre ; les malades étaient sans fièvre, et restaient levés. Il y en eut cependant quelques-uns qui ressentirent une légère chaleur [fébrile] ; chez tous, ces tumeurs disparurent sans accident : aucune ne suppura comme il arrive pour les tumeurs produites par d’autres causes occasionnelles. Quant à leur forme, elles étaient molles, volumineuses, diffuses, sans phlegmasie, indolentes ; chez tous elles disparurent sans signes [critiques]. Elles se formèrent chez les adolescents, chez les gens à la fleur de l’âge, et, parmi ces derniers, chez presque tous ceux qui fréquentaient la palestre et les gymnases (2) ; elles se montrèrent rarement chez les femmes. Chez un grand nombre il y eut des toux sèches, des toux sans expectoration, et la voix devenait rauque. Chez les uns immédiatement, chez les autres après quelque temps il survenait des phlegmasies douloureuses aux testicules, d’un côté seulement, ou des deux à la fois ; chez les uns il y eut des fièvres, chez les autres il n’y en eut pas ; ces accidents étaient, pour la plupart, très douloureux ; du reste, les malades n’avaient pas besoin de recourir aux soins que l’on reçoit dans l’officine.

2. Au commencement de l’été, durant son cours et pendant l’hiver, plusieurs individus, qui déjà dépérissaient insensiblement depuis longtemps, s’alitèrent phthisiques ; chez un grand nombre, dont l’état était incertain, la phthisie prit un caractère décidé ; il y en eut aussi qui en ressentirent seulement à cette époque les premières atteintes, et c’étaient ceux qui y étaient prédisposés par leur constitution. Un grand nombre et même le plus grand nombre de ces phthisiques, mourut ; et de ceux qui s’alitèrent, je ne sache pas qu’aucun ait atteint la durée moyenne de la maladie, ils mouraient plus vite que ne meurent communément les phthisiques ; tandis que d’autres maladies, même plus longues, et accompagnées de fièvre, maladies que je décrirai, étaient aisément supportées, et ne faisaient mourir personne. La phthi-