Page:Hippocrate - Oeuvres choisies, trad Daremberg, 1844.djvu/271

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
229
ÉPIDÉMIES.

phrénitis, causus ; aphthes dans la bouche, tumeurs aux parties génitales, ophthalmies, antrax, dérangements du ventre, hydropisies, phthisies. Les symptômes dominants étaient le dégoût, qui fut général (§. 20) ; des accidents variés du côté du ventre, tous très graves et le plus souvent mortels (§. 10) ; le coma avec alternatives d’insomnie (§. 22) ; des urines abondantes et de mauvaise nature (§. 21). Chez beaucoup de malades, il n’y avait point de crises, ou elles étaient difficiles (§. 24). Hippocrate décrit ensuite chaque maladie en particulier. Il s’arrête d’abord à l’érysipèle qui s’accompagna souvent de gangrènes, lesquelles étaient plutôt salutaires que dangereuses[1] (§. 15) ; il dit ensuite quelques mots des maladies de la bouche (§. 16) et décrit plus longuement les causus et les phrénitis (§. 17). Au §. 18 il revient sur les ulcérations de la bouche, parle des tumeurs aux parties génitales et des affections des yeux ; il remarque qu’il y eut aussi beaucoup d’autres fièvres, accompagnées de grand trouble, de phénomènes acritiques et très longues ; quelques malades moururent d’hydropysies, d’autres avaient des œdèmes, §. 23). Les §§. 25 et 26 sont consacrés à la description de la phthisie, qui fut la maladie la plus mortelle de toute la constitution et qui s’accompagna de symptômes très graves et très variés ; elle sévit particulièrement sur les individus d’une faible complexion et sur les femmes. Le printemps fut la saison la plus funeste ; l’été fut la plus bénigne, et en automne la mortalité recommença (§. 26). — Le §. 27 contient quelques réflexions sur la manière d’observer les constitutions médicales et sur le parti qu’on doit tirer de ces observations pour l’étude des jours critiques et pour le pronostic.

Les trois premières constitutions ont été observées à Thasos (île de la mer Égée, près de la Thrace) ; pour la quatrième, le nom du lieu n’a pas été indiqué ; mais Grimm (traduction allemande d’Hippocrate, t. I, p. 486) pense que cette troisième constitution a été également observée à Thasos.

Hippocrate comprend dans chaque constitution au moins quatre saisons, c’est-à-dire une année tout entière ; et conformément à l’usage des anciens, il commence l’année à l’automne ; mais il ne fait dater son année médicale que du moment où les intempéries sont le plus prononcées, comme Galien (Com. I, in Epid. I, in

  1. M. Littré remarque (t. II, p. 535) que cette maladie a beaucoup de ressemblance avec celle connue sous le nom de Feu Saint-Antoine, de mal des Ardents, qui ravagea tant de pays au moyen âge ; mais il observe en même temps que la gangrène était salutaire dans la constitution d’Hippocrate, et qu’elle était excessivement funeste au moyen âge. Cette différence est essentielle.