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ÉPIDÉMIES.

§. 2. Pendant l’été et jusqu’à la fin de l’hiver de l’année suivante, il y eut beaucoup de phthisies mortelles et qui paraissent avoir emprunté leur gravité à leur complication avec une des espèces de la grande fièvre pseudo-continue des pays chauds, je veux dire avec la fièvre hémitritée.

§. 3. Parallèlement aux phthisies, pendant l’été et l’automne la même fièvre pseudo-continue régna généralement sous la forme tritéophye : chez les uns, elle se compliqua d’affections chroniques, et chez les autres elle se déclara d’emblée, mais ne fut pas dangereuse.

§. 4. La deuxième année fut humide et boréale. Cette année fut remarquable par la prédominance des humeurs qui se manifesta sous la forme d’ophthalmies coulantes, de dyssenteries, de lientéries, de diarrhées, de vomissements : ces maladies régnèrent depuis le printemps jusqu’à la fin de l’automne. Dans cette saison et durant l’hiver de l’année suivante, l’influence de la constitution se soutenant, il y eut des fièvres de toute nature, et surtout des quartes qui venaient d’emblée ou qui arrivaient comme dépôts d’autres maladies ; les causus furent peu fréquents. Toutes ces fièvres étaient tenaces ; elles se continuèrent jusqu’à la fin de l’année suivante. Il y avait beaucoup de malades. La grande fièvre pseudo-continue, qu’il faudrait regarder plutôt encore comme une maladie endémique, que comme une affection épidémique, revêtit la forme tritéophye ; elle était accompagnée de dérangement du côté du ventre. Hippocrate fait observer que dans cette fièvre les phénomènes critiques manquaient ou étaient très variés, que le dégoût fut très prononcé ; et qu’après de grandes souffrances et un long intervalle de temps, il survenait des dépôts, mais incomplets, insuffisants et de mauvaise nature ; il ajoute que le mouvement le plus avantageux se faisait par les voies urinaires et se manifestait sous la forme de la strangurie. L’apparition de la strangurie suspendait ou amendait tout mauvais symptôme ; mais elle durait très longtemps et faisait beaucoup souffrir.

Le §. 5 contient quelques considérations générales sur la coction et sur la médecine en général. Dans le §. 6, on trouve l’énumération et l’interprétation de quelques signes dans le phrénilis et le causus. Ces deux §§. paraissent interpolés à Desmars (l. c. p. 67.)

§.7. La troisième année fut boréale et sèche.

§. 8. Les seules maladies considérables pendant l’hiver furent des

    p. 188, année 1785) la description d’une épidémie d’oreillons suivis d’orchites, observée, en 1779, par M. Rossignoly, à Pegomas près Grasse, et tout à fait analogue à celle dont parle Hippocrate.