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ÉPIDÉMIES.

LIVRES PREMIER ET TROISIÈME.

INTRODUCTION.

La division des Épidémies en sept livres remonte à une très haute antiquité ; on la retrouve dès les premiers temps de l’école médicale d’Alexandrie, ainsi que cela ressort évidemment des témoignages fournis par Mnémon, par Bacchius, par Apollonius Biblas, par Héraclide, etc.[1] Quoi qu’il en soit de cette division, les sept livres des Épidémies n’ont pas tous joui d’une égale fortune ; le premier et le troisième, à cause de leur authenticité, et aussi le sixième, je ne sais à quel titre, ont plus particulièrement attiré l’attention des commentateurs. Le premier et le troisième livre, les seuls que j’aie admis dans ce recueil, ont entre eux des rapports intimes que tous les commentateurs anciens et modernes ont reconnus, et qui ne permettent guère de les séparer, bien qu’ils aient été désunis, on ne sait comment et pour quel motif, par les premiers éditeurs de la collection hippocratique.

Ces livres ont subi plus d’un genre d’altération ; je viens de signaler le fait inexpliqué de leur séparation ; j’aurai à revenir dans mes notes sur quelques additions, interpolations et déplacements partiels ; je ne parlerai ici que du défaut de suite et de liaison des différentes parties qui les composent. Ainsi, le premier livre s’ouvre par la description de trois constitutions et se termine par une série de quatorze histoires de malades ; le troisième débute par une autre série de douze histoires, présente ensuite la description d’une quatrième constitution et finit par une nouvelle série de seize histoires. Or, si l’on étudie comparativement les histoires et les constitutions, on est bientôt frappé d’une absence presque complète de rapports entre les unes et les autres. Ce fait étrange,

  1. Cf. Galien. Com. II, in Epid. III, texte 4, t. XVII, p. 605. (Toutes les citations empruntées aux commentaires de Galien sur les Épidémies, se rapportant au 1er vol. du tome XVII, de l’éd. de Kuehn, je me suis contenté de renvoyer aux pages.) — Littré, t. Ier, chap. 5, p. 324. — Ackermann, Hist. litt. Hipp. dans l’éd. de Kuehn, t. I, p. xxxiii.