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les jambes pendantes. Chez ceux qui sont gravement atteints, la hanche se retire et ils deviennent boiteux. Ils se traitent de la manière suivante : quand la maladie commence, ils se font ouvrir les deux veines qui sont près des oreilles. Après que le sang a cessé de couler, la faiblesse les assoupit et les endort ; à leur réveil, les uns sont guéris, les autres ne le sont pas. Je présume que c’est justement par ce traitement que la semence est altérée, car près des oreilles il y a des veines qui rendent impuissant lorsqu’elles sont ouvertes ; or, je pense qu’ils coupent précisément ces veines. Lorsque, après cette opération, ils ont commerce avec une femme et qu’ils ne peuvent accomplir l’acte, d’abord ils ne s’en inquiètent point et restent tranquilles ; mais si après deux, trois ou plusieurs tentatives, ils ne réussissent pas mieux ; s’imaginant que c’est une punition d’un dieu qu’ils auraient offensé, ils prennent les habits de femme, déclarent leur éviration (impuissance), se mêlent avec les femmes et s’occupent aux mêmes travaux qu’elles. Cette maladie attaque les riches et non les classes inférieures ; [elle attaque] les plus nobles, les plus puissants par leur fortune, parce qu’ils vont à cheval ; [elle épargne] les pauvres par cela même qu’ils ne vont point à cheval. Si cette maladie était plus divine que les autres, elle ne devrait pas être exclusivement affectée aux nobles et aux riches, mais attaquer indistinctement et plus particulièrement ceux qui possèdent peu de chose et qui, par conséquent, ne font point d’offrandes, s’il est vrai que les dieux se réjouissent des présents des hommes et qu’ils les récompensent par des faveurs ; car il est naturel que les riches usant de leurs trésors, fassent brûler des parfums devant les dieux, leur consacrent des offrandes et les honorent ; ce que les pauvres ne sauraient faire, d’abord parce qu’ils n’en ont pas le moyen, ensuite parce qu’ils se croient en droit d’accuser les dieux de ce qu’ils ne leur ont pas envoyé de richesses. Ainsi les pauvres plutôt que les riches devraient supporter le châtiment de pareilles offenses. Comme je l’ai déjà observé, cette maladie est donc divine comme toutes les