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d’humeurs, mais desséchés. [Si l’hiver est boréal et sec, et le printemps austral et pluvieux, il survient pendant l’été des ophtalmies sèches, et des fièvres chez les enfants et chez les femmes].

En réfléchissant, en examinant ainsi, on préviendra la plupart des effets qui doivent résulter des vicissitudes [des saisons]. Mais il faut surtout prendre garde aux grandes vicissitudes, et alors ne pas administrer de purgatifs sans nécessité, ne pas brûler, ne pas inciser la région du ventre, avant que dix jours et même plus ne soient passés. Les plus grandes et les plus dangereuses vicissitudes sont les deux solstices, surtout celui d’été, et ce qu’on regarde comme les deux équinoxes surtout celui d’automne. Il faut également prendre garde au lever des astres, surtout à celui de la Canicule, ensuite à celui d’Arcturus, et au coucher des Pléiades. C’est principalement à ces époques que les maladies éprouvent des crises, que les unes deviennent mortelles, que les autres cessent ou se changent en maladies d’une espèce et d’une constitution différentes ; il en est ainsi de ces choses.

Je veux, pour ce qui est de l’Asie à l’Europe, établir combien elles diffèrent en tout, et, pour ce qui est de la forme extérieure des nations [qui les habitent], démontrer qu’elles diffèrent entre elles et qu’elles ne se ressemblent aucunement. Mon discours serait beaucoup trop étendu si je parlais de toutes ; j’exposerai mon sentiment sur celles qui diffèrent de la manière la plus importante et la plus sensible. Je dis que l’Asie diffère de l’Europe par la nature de toutes choses, et par celle des productions de la terre, et par celle des hommes. Tout vient beaucoup plus beau et plus grand en Asie [qu’en Europe]. Le climat y est plus tempéré, les moeurs des habitants y sont plus douces et plus faciles. La cause de ces avantages c’est le tempérament exact des saisons. Située entre les [deux] levers du soleil, l’Asie se rapproche de l’orient et s’éloigne un peu du froid : or, le climat qui contribue le plus à l’accroissement et à la bonté de toutes choses, est celui où rien ne domine avec excès, mais où tout s’équilibre