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dures) ; ou celles qui sourdent des terres recélant des eaux thermales, ou du fer, ou du cuivre, ou de l’argent, ou de l’or, ou du soufre, ou du bitume, ou de l’alun, ou du natrou ; car toutes ces matières sont produites par la force de la chaleur. Il n’est pas possible que les eaux sortant d’un pareil sol soient bonnes ; mais elles sont dures et brûlantes, elles passent difficilement par les urines et sont contraires à la liberté du ventre. Mais elles sont très bonnes les eaux qui coulent de lieux élevés et de collines de terre, car elles sont agréables, ténues, et telles qu’il faut une petite quantité de vin [pour les altérer]. De plus, elles sont chaudes en hiver, froides en été, et il en est ainsi à cause de la grande profondeur de leurs sources. Mais il faut particulièrement recommander celles dont les sources s’ouvrent au levant, parce qu’elles sont nécessairement plus limpides, de bonne odeur et légères. Toute eau salée, et par conséquent réfractaire et dure, n’est pas bonne à boire. Il est cependant certaines constitutions, certaines maladies auxquelles l’usage de pareilles eaux convient ; j’en parlerai bientôt. Quant à [l’exposition] des eaux, voici ce qui en est : Celles dont les sources s’ouvrent au levant sont les meilleures ; au second rang sont les eaux qui coulent entre le lever et le coucher d’été du soleil, surtout celles qui se rapprochent le plus du lever ; au troisième rang, celles qui coulent entre le coucher d’été et celui d’hiver ; sont très mauvaises celles qui coulent vers le midi et entre le lever et le coucher d’hiver ; par les vents du midi, elles sont tout à fait funestes ; par les vents du nord, elles sont meilleures. Il convient de régler l’usage de ces eaux de la manière suivante : un homme bien portant et vigoureux ne doit pas choisir, mais boire celles qui sont à sa portée ; au contraire, celui qui, pour une maladie, veut boire l’eau la plus convenable [à son état], recouvrera la santé en se conformant à ce qui suit : pour ceux dont le ventre est dur et s’échauffe facilement, les eaux très douces, très légères et très limpides sont avantageuses ; pour ceux au contraire qui ont le ventre mou, humide et plein de phlegme,