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tant de malaise et de toux ? parce que, répondrai-je, elle marche à l’encontre de la respiration. En effet, ce qui pénètre par la fente, allant peu à peu, ne s’oppose pas à l’ascension de l’air ; loin de là, l’humectation lui lubrifie la voie qu’il parcourt. Ce liquide s’en va du poumon avec l’air.

3. (L’air rafraîchit. Quant au liquide, une partie arrive jusque dans le péricarde, et l’autre partie s’en retourne avec l’air. L’air et l’eau, étant des substances crues, ne peuvent servir à la nourriture de l’homme.) Ainsi, nécessairement, l’air, ayant rempli son office de remède, reprend la route par laquelle il est venu ; et, quant au liquide, une part est expulsée dans la gaîne du cœur (péricarde), qui laisse l’autre part s’en retourner avec l’air au dehors. C’est alors que le souffle, en revenant, soulève le voile du palais ; et il revient par raison naturelle ; car ce ne sont pas là des aliments pour la nature de l’homme ; comment, en effet, serait-ce nourriture de l’homme que du vent et de l’eau, substances crues ? mais il faut y voir plutôt le secours pour un mal congénital.

4. (Le cœur est un muscle. Description des deux ventricules.) Revenons à notre propos. Le cœur est un muscle très-fort, non par les nerfs (parties tendineuses), mais par le feutrage de la chair. Il a sous une seule enveloppe deux ventricules séparés, l’un d’un côté, l’autre de l’autre. Ils ne se ressemblent point : celui de droite gît sur l’orifice et est attenant à l’autre (je dis le ventricule de droite, mais du côté gauche, car le cœur entier a son siège de ce côté) ; de plus, il a beaucoup d’ampleur, et est bien plus grand que l’autre ; il n’occupe pas l’extrémité