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ont entrevu l’état véritable des choses, faisant arriver l’air jusque dans le cœur et admettant par là implicitement que ce gaz pénètre dans le sang. Mais il ne faut pas se laisser aller à une illusion que cause souvent l’histoire des sciences. L’esprit de l’homme, en quelque temps et avec quelques moyens qu’il se soit appliqué à une étude, a toujours porté les mêmes aptitudes fondamentales à un objet qui, de son côté, est toujours resté le même. De toute nécessité, les premiers aperçus, bien que rudimentaires, ne peuvent pas être complètement étrangers à la réalité telle que les modernes la connaissent. Mais il y a loin de là au développement précis que prennent la démonstration et la théorie par le progrès enchaîné des découvertes ; et c’est forcer le sens des choses que de grossir des germes outre mesure ; mais il est vrai aussi que qui dit germe dit quelque chose qui, élémentairement, est identique avec ce qui doit surgir.

Ce qui ressort surtout du souvenir de cette vieille physiologie, c’est l’extrême difficulté que d’ordinaire on a pour interpréter les faits anatomiques. Voilà un homme qui connaît le cœur et maint détail de sa structure, les valvules sigmoïdes et leurs usages ; et pourtant, quand il s’agit de mettre en jeu ce mécanisme, le but des mouvements lui échappe, et bien des rectifications seront nécessaires, bien des intelligences apporteront leur contribution de travail et d’investigation, avant que la fonction apparaisse dans tout son jour.


BIBLIOGRAPHIE,

MANUSCRITS.

2146 = C, 2155 = E, Imp. Samb. ap. Mack = P’.