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Quelque imparfait que soit le ms. de Milan, et en attendant qu’un bonheur inespéré nous donne une traduction plus intelligible dans son ensemble, ou nous rende le texte grec[1], nous devons considérer la découverte de ce manuscrit comme ayant une certaine importance pour l’étude du traité des Semaines, puisque, grâce au nouveau texte, il est maintenant possible de suivre d’une manière plus continue la pensée de l’auteur hippocratique, puisque aussi plusieurs passages sont à peu près complètement restitués et que la langue, malgré d’innombrables incorrections, est un peu moins barbare que dans le manuscrit de Paris.

A cette découverte du manuscrit de Milan et qui m’est propre, il faut en ajouter une autre qui appartient à M. Littré, je veux parler d’un fragment assez étendu du texte grec du traité des Semaines que l’éminent éditeur d’Hippocrate a trouvé sur le dernier folio du manuscrit 2142 de la bibliothèque impériale. Ce fragment, sauf quelques lignes du commencement et quelques mots qui ont disparu par suite de mouillures et d’usure, correspond aux cinq premiers paragraphes de notre traité ; et l’on ne peut s’empêcher de gémir quand on voit le copiste s’arrêter en route, au milieu d’un feuillet !

J’ai reproduit le texte de Milan avec les fautes du manuscrit, et j’en ai conservé l’orthographe caractéristique[2]. Pour éviter autant que possible les chances d’erreur, j’ai prié le très-savant directeur de la bibliothèque ambroisienne, M. Gatti, de vouloir bien relire ma copie sur le manuscrit même ; je veux ici lui témoigner toute ma gratitude pour l’empressement qu’il a mis à faire ce fastidieux, mais si utile travail de

  1. Un manuscrit grec de ce traité existait à l’Escurial ; mais il a été, avec beaucoup d’autres, la proie des flammes au commencement du xviie siècle. Voy. le Catalogue des manuscrits grecs de l’Escurial, par M. Miller, p. 341.
  2. Le manuscrit a presque toujours ae et non pas æ ou e ; à la fin des mots l’m est le plus souvent remplacée par un — sur la voyelle ; il met n et non pas m devant m ou p ; il a ou aūt (lorsqu’une voyelle suit) pour autem, ē pour est, pour esse ; jamais il n’a ē pour et.