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reçu de vous ; maintenant je pense que beaucoup parmi vous se demandent avec étonnement à quelle fin j’énumère tout cela ; il est donc temps que je m’en explique, afin que vous le sachiez et que j’obtienne ce que je désire. Mon père et moi, ô Athéniens, nous vous demandons (car des hommes libres et amis peuvent parler ainsi et être écoutés d’hommes libres et amis), de ne pas faire partir de votre patrie des armes ennemies ; même, s’il le faut, et sans doute il le faut de la part de ceux qui interviennent pour leur pays, nous vous prions de ne. pas nous réduire à la condition d’esclaves, nous qui sommes en grande estime et qui avons l’initiative de tels services ; enfin, puisque nous sommes réduits à nous exprimer de la sorte, nous vous supplions de ne pas faire de ce que nous possédons un butin de guerre, si, plus nombreux, vous triomphez de moins nombreux. Songez aussi que la fortune précipite les choses tantôt d’une façon, tantôt d’une autre ; que parfois les puissants ont eu besoin des petits, et que les forts ont été sauvés par les faibles. On a vu, cela est, je pense, certain, sans que j’entre en plus ample explication, on a vu un seul homme être utile, non-seulement à la cité, mais encore à plusieurs nations, dans la guerre et là où l’art prévaut. Ne nous dédaignez pas, car nous ne méritons pas le dédain (Lettre des Abdéritains, p. 323) ; et en nous-mêmes en est le témoignage ; car, à l’origine, ces personnages dont nous nous vantons de descendre, Esculape et Hercule, ont travaillé à l’utilité des hommes, et tous les hommes, pour leur vertu sur la terre, les mettent au rang des Dieux. Ma ville et moi qui vous parle, nous remontons jusqu’à eux, ainsi que les traditions le racontent. Aussi, la ville et nous, nous apparaissons en avant et à l’œuvre pour les Grecs, dans les plus beaux moments : l’expédition de Troie n’est pas un mythe, c’est un fait histori-