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ficultés, Maintenant je viens an quatrième qui, comme je l’ai annoncé, est à mon père et à moi. La ville envoyait Alcibiade en Sicile, avec une force considérable, et encore plus admirable que considérable, tant il s’agissait de grandes entreprises ! On en était dans rassemblée à discourir sur un médecin destiné à suivre l’armée ; là-dessus, mon père, s’avançant, offrit de me donner le soin de vos hommes et de m’entretenir à ses dépens, sans demander aucun salaire, tant que durerait, l’expédition, préférant à des avantages considérables l’utilité qui vous en devait revenir. Pour moi, il ne s’agissait pas seulement de dépenser mon avoir, ce que je faisais en vous servant, mais encore d’être employé à de grandes opérations. Et cela est le moindre de ce qu’il y a à dire ; par mon père accepta, en la personne de moi son fils et en une terre étrangère, tous les hasards de la mer, de la guerre et des maladies auxquelles les existences errantes sont plus exposées qu’une vie réglée ; mais il savait que les services se mesurent aux services et qu’on ne se quitte pas, comme après un marché, la chose étant livrée de)a main à la main. Voilà donc ce qu’il fit ; et moi, fils d’un tel père, je n’omis rien, diligence et médecine, dans les secours à donner, et, quand c’était l’occurrence, dans les périls à partager, sans être arrêté, en l’un ou l’autre cas, ni par la maladie, ni par les souffrances, ni par la crainte présente de la mer ou des bras ennemis. Le témoignage en est non dans celui-ci pu celui-là, mais parmi vous-mêmes ; si quelqu’un a à me contredire, qu’il se lève sans tarder, mais je suis sûr de ne pas mentir. M’étant ainsi comporté pendant trois ans, récompensé d’une couronne d’or et d’un accueil encore plus beau que la couronne, je retournai dans mon pays pour m’y marier, et avoir des héritiers de notre art et de notre race. Voilà donc les services rendus à vous par notre cité, par nos ancêtres, par mon père et par moi ; il a été parlé aussi de ce que nous avons