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Asclépiades de Cos, par reconnaissance pour Nébros, fut accordé le privilège qu’ont les hiéromnémons (les chefs des Amphictyons) de consulter les premiers l’oracle ; les Calydoniens, en souvenir de ce Calydonien et de ce service, reçurent et ont encore à Delphes le même privilège et l’alimentation perpétuelle aux frais du public. Mais je reviens à ce qui nous regarde ; la preuve que ce que je rapporte est véritable, c’est que, mon père et moi nous étant présentés, les Amphictyons renouvelèrent ces prérogatives, les rendirent et les inscrivirent sur une stèle, qui fut dressée à Delphes. Je termine ici mon récit, qui montre clairement que nos ancêtres vous ont été grandement utiles. Je laisse là ce discours, et j’en prends un autre, qui, sans être le même, est sur le même sujet. Quand le grand roi, avec les Perses et les autres barbares, se mit en campagne contre ceux des Grecs qui ne donnaient pas l’eau et la terre, notre patrie aima mieux périr de fond en comble que de s’armer contre vous et ceux qui pensaient comme vous, et d’envoyer une division navale ; elle refusa donc, par une noble magnanimité digne de nos pères, qui sont dits nés de la terre et Héraclides. Il fut résolu qu’on abandonnerait les quatre forteresses qui sont dans l’île, qu’on se réfugierait dans les montagnes et qu’on s’y défendrait. Mais aussi quels maux nous furent épargnés ? le territoire ravagé, les personnes libres réduites en servitude ou mises à mort, comme c’est l’usage entre ennemis, la ville et les autres défenses réduites en cendres, et tout ce qui restait livré en proie à la fille de Lygdamis, Artémise, héritière de la querelle paternelle. Pourtant, comme il apparut, nous ne fûmes pas oubliés des Dieux ; il sur-