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Finalement, inquiets de la maladie et ne s’accordant pas entre eux, ils se tournèrent vers le Dieu et demandèrent ce qu’il fallait faire. Le Dieu leur commanda de continuer la guerre et promit le succès, si, allant à Cos, ils en ramenaient à leur aide le fils du cerf avec l’or, en hâte et avant que les Criséens enlevassent le trépied dans le sanctuaire ; sinon, la ville ne serait pas prise. La réponse entendue, ils se rendirent à Cos et exposèrent l’oracle ; mais les gens de Cos ne surent que dire et déclarèrent leur ignorance ; sur quoi un homme se leva, Asclépiade de race, un de nos ancêtres, et, de l’aveu de tous, alors le plus habile médecin de la Grèce ; il se nommait Nébros, et il dit que l’oracle s’adressait nominativement à lui : " Si le Dieu vous a en effet ordonné de venir à Cos et d’emmener à votre aide le fils du cerf, voilà bien la ville de Cos, le faon du cerf se nomme nébros, mon nom est Nébros. Et, pour une armée malade, quel secours peut être préféré à un médecin ! Et ceci encore se rapporte:je ne pense pas que, à des gens qui l’emportent tant, parmi les Grecs, en richesse, le Dieu ait prescrit de venir à Cos pour demander une pièce d’or (χρυσός); mais cette parole du Dieu s’adresse à ma famille : Chrysus (Χρυσός) est le nom du plus jeune de mes garçons, tout à fait distingué (c’est un père qui parle) par son extérieur et par l’excellence de l’âme entre ses concitoyens. Si donc vous n’en décidez pas autrement, je partirai, j’emmènerai mon fils, avec une galère de cinquante rames armée à mes frais, apportant ainsi un double secours, l’un médical et l’autre militaire. » Il dit ainsi, son avis fut agréé, et