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Grecs qui habitent dans le voisinage. Maintenant il me faut dire pourquoi je me suis résolu à me charger d’une si grande affaire. Les Athéniens, ô gens de la Thessalie, abusant de leur supériorité, traitent Cos, notre métropole, comme une cité esclave, soumettant par le droit de la lance ce que nous tenons de nos ancêtres en toute liberté, ne révérant pas la parenté qui leur vient par Apollon et Hercule, desquels Ænius et Sunias sont les fils, enfin ne remettant pas dans leur esprit le souvenir des services d’Hercule, que ce dieu bienfaisant, qui est commun à nous et à vous, leur a rendus. Eh bien donc ! vous, au nom de Jupiter protecteur des suppliants, au nom des dieux protecteurs de notre race, avancez, défendez-nous, délivrez-nous, faisant pleinement honneur à votre magnanimité.

27. Discours d’ambassade de Thessalus, fils d’Hippocrate.

Il convient, je pense, ô Athéniens, que celui qui est devant vous et qui n’est pas connu de toute la foule, expose d’abord qui et d’où il est, puis en vienne au sujet qui l’amène. J’ai pour père Hippocrate, que vous connaissez, et vous savez quelle est son habileté dans la médecine. Mon nom est Thessalus ; je suis connu aussi de vous, et connu non pas de peu d’entre vous ni des derniers. Ma patrie est Cos, cité qui vous est conjointe depuis l’antiquité ; comment, c’est ce que diront d’autres plus habiles à raconter l’histoire. Je suis venu envoyé par mon père pour exposer quatre services rendus à vous par nous. L’un est de l’âge antique des aïeux et commun à tous les