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et c’est d’elle que viennent les affections les plus graves ; en effet, surmontant le corps, elle est comme une ventouse qui attire à elle les restes de toutes les ingestions et les humeurs ténues. Il faut donc faire attention à ces parties et vivre spécialement pour les disposer de façon que les maladies qui surviennent ne prennent aucun accroissement, grâce à tes soins et à ta régularité, ne te livrant ni aux intempérances vénériennes, ni aux excès des différents aliments, ni aux sommeils qui relâchent sans mesure un corps inexercé, mais ayant l’œil sur les signes qui surviennent dans le corps, et observant le temps de chacun d’eux ; si bien que, ayant garde de la maladie qui s’achemine, et usant du traitement que j’écris, tu demeures exempt de maladie.

25. Décret des Athéniens.

Il a été décrété par le sénat et le peuple des Athéniens : Vu que Hippocrate de Cos, médecin, issu d’Esculape, a témoigné aux Grecs une grande et salutaire bienveillance, quand, la peste venant de la terre des Barbares et gagnant la Grèce, il envoya ses disciples en différents lieux et prescrivit de quel traitement il fallait user pour échapper sans dommage à la peste qui arrivait, montrant comment l’art médical d’Apollon, transmis aux Grecs, sauve ceux d’entre eux qui sont malades ; vu qu’il a publié libéralement des livres composés sur l’art de la médecine, voulant que les médecins qui sauvent fussent nombreux ; vu que, le roi des Perses l’ayant fait demander, et lui offrant des honneurs égaux aux siens et des dons tels que lui, Hippocrate, les voudrait, il a dédaigné les promesses du barbare, ennemi commun et avoué de la Grèce ; en conséquence le peuple des Athéniens, afin de témoigner l’affection qu’il a tou-