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Hippocrate, et surtout ceux qui ont acquis de l’instruction et qui sont versés dans les doctrines ; car c’est une chose à la fois belle et profitable à la vie. Je pense que la connaissance de la philosophie est sœur de la médecine et vit sous le même toit ; en effet, la philosophie délivre l’âme des passions, et la médecine enlève au corps les maladies. L’esprit croit, tant qu’est présente la santé, à laquelle il est bien que veille un homme sage ; mais, quand la constitution corporelle souffre, l’esprit n’a plus même de souci pour le soin de la vertu ; car la maladie actuelle obscurcit l’âme terriblement par la sympathie qui s’exerce sur l’intelligence. La description de la nature humaine se représente ainsi : L’encéphale tient garnison dans le sommet du corps, chargé de la sûreté du reste, logé dans des membranes nerveuses, au-dessus desquelles des os naturellement doubles, arrangés par la nécessité, cachent l’encéphale, maître et gardien de l’intelligence. L’heureuse disposition des cheveux est pour orner le corps. La faculté visive des yeux, qui sont enfoncés sous plusieurs tuniques en un lit de liquide et fixes sous le front pour gouverner, est la cause de la vision ; la pupille fidèle est soumise au tarse de la paupière, gardien de l’opportunité. Les deux narines, habiles à flairer, séparent les yeux voisins. Les lèvres, formant un souple contour autour de la bouche » produisent, par leur gouvernement) le sens des mots et la juste articulation. Le menton, qui termine, est en forme de tortue, avec une garniture de dents comme de clous. Le suprême artisan a ouvert les oreilles pour recevoir les paroles, qui, à leur tour, provoquent le langage, serviteur mal sûr de la déraison. La langue, mère du parler, messagère de l’âme, portière du goût, est gardée par les solides créneaux des dents. Le