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les chiens, pour la pierre, pour le bois, pour l’airain, pour les peintures, les uns dans les ambassades, les autres dans les commandements militaires, d’autres dans les sacerdoces, d’autres portant des couronnes, d’autres armés, d’autres tués. Il faut les voir allant, les uns aux combats de mer, les antres à ceux de terre, d’autres à l’agriculture, d’autres aux navires de commerce, d’autres à l’agora, d’autres à l’assemblée, d’autres au théâtre, d’autres à l’exil, en un mot, les uns d’un côté, les autres d’un autre, ceux-ci à l’amour des plaisirs, au bien-être et à l’intempérance, ceux-là à l’oisiveté et à la fainéantise. Comment donc, voyant tant d’âmes indignes et misérables, ne pas prendre en moquerie leur vie livrée à un tel désordre ? Ta médecine même, je suis bien sur qu’elle n’est pas bien venue auprès d’eux ; leur désordre les rend maussades pour tout, et ils traitent de folie la sagesse. Et certes je soupçonne que bonne partie de ta science est mise à mal par l’envie ou par l’ingratitude ; les malades, dés qu’ils sont sauvés, attribuent leur salut aux dieux ou à la fortune ; d’autres en font honneur à la nature et haïssent leur bienfaiteur, s’indignant, ou peu s’en faut, si on les croit débiteurs. La plupart, étant en eux-mêmes étrangers à toute idée d’art, et n’ayant aucun savoir, condamnent ce qui est le meilleur ; car les votes sont entre les mains des stupides. Ni les malades ne veulent confes-