Page:Hippocrate - Œuvres complètes, traduction Littré, 1839 volume 9.djvu/369

Cette page n’a pas encore été corrigée

accident encore pire ? On, inversement, des mariages, des panégyries (sorte de solennité), des naissances d’enfants, des mystères, des commandements, des honneurs, ou de tout antre bien ? De fait, tu ris de ce qui devrait faire pleurer, te pleures. de ce qui devrait réjouir ; de sorte que pour toi il n’y a pas de distinction du bien et du mal. Et lui : C’est très-bien dit, ô Hippocrate ; mais tu ne connais pas la cause de mon rire ; quand tu la connaîtras, je sais que, pour le bien de ta patrie et pour le tien, tu remporteras, avec mon rire, une médecine meilleure que ton ambassade, et pourras donner la sagesse aux autres. En échange, sans doute, tu m’enseigneras, à ton tour, l’art médical, mettant à son prix tout cet intérêt pour les choses sans intérêt qui fait consumer la vie à poursuivre ambitieusement ce qui est sans valeur et à faire ce qui est digne de rire. Là-dessus je m’écrie : Achève, au nom des Dieux ; car il semble que le monde entier est malade sans le savoir, le monde qui n’a pas où envoyer une ambassade à la recherche du remède ; car qu’y aurait-il en dehors ? Lui reprenant : il est, Hippocrate, bien des infinités de mondes ; et ne va pas, ami, rapetisser la richesse de la nature. Quant à cela, lui dis-je, ô Démocrite, tu en traiteras en son temps ; car j’appréhende que tu ne te mettes à rire, même en expliquant l’infinité ; pour le moment, sache que tu dois au monde compte de ton rire. Et lui, jetant sur moi un regard perçant : Tu penses qu’il y a de mon rire deux causes, les