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qu’il portait. Démocrite, qui les entendit, sourit pour l’un, éclata de rire pour l’autre, et cessa d’écrire, secouant fréquemment la tête. Et moi : Vous, dis-je, ô Abdéritains, restez ici ; je veux m’approcher davantage de la parole et de la personne de notre homme, je le verrai, je l’entendrai, et je saurai, la vérité du cas. Ayant ainsi parlé, je descendis doucement. Le. lieu était roide et en pente ; aussi le pied me manquait et je n’arrivai qu’avec peine. M’étant avancé, j’allais l’aborder, mais je le trouvai écrivant d’enthousiasme et avec entraînemet. Je m’arrêtai donc Sur place, attendant que vînt l’intervalle de repos. Et de fait, lui, ayant peu après cessé de tenir le stylet, m’aperçut qui m’avançais et me dit : Salut, étranger. Et à toi aussi mille saluts, répondis-je, Démocrite, le plus sage des hommes. Lui, honteux, je pense, de ne m’avoir pas appelé par mon nom : Et toi, dit-il, comment te nommes-tu ? C’est l’ignorance de ton nom qui a été cause que je t’ai appelé étranger. Mon nom, repartis-je, est Hippocrate le médecin. Il répondit : La noblesse des Asclépiades et la grande gloire de ton habileté dans la médecine sont venues jusqu’à moi. Mais quelle affaire, ami, t’a conduit ici ? Avant tout, assieds-toi ; tu vois ce siège de feuilles encore vertes et molle », il n’est pas désagréable ; les sièges de l’opulence qui attirent l’envie ne le valent pas. Je m’assis, et il continua : Est-ce pour une affaire privée ou publique que tu es venu ici ? Parle, et je t’aiderai autant qu’il sera en mon pouvoir. Et moi : A dire vrai, repris-je, c’est pour toi que je viens, désireux d’avoir une entrevue avec