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suivant l’art, la modification du corps. Hippocrate, médecin, guérit cette maladie. Il est dorien de race, de la ville de Cos, fils d’Héraclide, fils d’Hippocrate, fils de Gnosidique, fils de Nebros, fils de Sostrate, fils de Théodore, fils de Cleomyttides, fils de Crisamis. Lui, il est doué d’une nature divine, et il a élevé la médecine d’une condition petite et vulgaire à une condition grande et scientifique. Le divin Hippocrate est donc le neuvième depuis le roi Grisamis, le dix-huitième depuis Esculape, et le vingtième depuis Jupiter. Il a pour mère Praxithée, fille de Phénarète, de la famille des Héraclides ; de sorte que, des deux côtés, le divin Hippocrate est issu des Dieux, étant Asclépiade par son père, Héraclide par sa mère. Il a appris l’art de la médecine de son père Héraclide et de son grand-père Hippocrate. Mais, naturellement, il ne fut d’abord initié par eux que dans ce que, sans doute, ils savaient de la médecine ; mais, pour l’ensemble de l’art, il fut à lui-même son propre instituteur, doué qu’il est d’une nature divine, et dépassant ses ancêtres autant par l’heureuse disposition de l’âme, qu’il les dépasse par l’excellence de l’art. Il purge la terre et la mer non pas des bêtes farouches, mais des maladies sauvages et malfaisantes, dispersant de toute part les secours d’Esculape, comme Triptolème dispersait les graines de Cérès. Aussi, est-ce en toute justice que lui-même a reçu les honneurs divins en bien des lieux de la terre, et que les Athéniens lui ont attribué les mêmes offrandes qu’à Hercule et à Esculape. Fais-le venir auprès de toi, commandant qu’on lui donne tout l’argent et l’or qu’il voudra ; car il sait plus d’un moyen de guérir le mal, lui le père de la santé, lui le sauveur, lui le guérisseur de la douleur, lui, en un mot, le chef de la science divine. Adieu.