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monie cause ces accidents : il y a fièvre intense, respiration fréquente, expiration chaude, angoisse, faiblesse, jactitation, douleurs dans la région de l’omoplate, à la clavicule, à la mamelle, pesanteur dans la poitrine et des délires. Chez quelques-uns la péripneumonie est indolente jusqu’à ce qu’ils commencent à tousser ; mais elle est plus longue et plus difficile que l’autre. L’expectoration est d’abord ténue et écumeuse. La langue est jaune ; au bout de quelque temps elle noircit. Si elle est noire dès le début, les solutions sont plus promptes ; si plus tard, elles sont plus lentes. Vers la fin la langue se gerce aussi, et le doigt, si on l’y applique, s’y colle. La langue donne, pour la solution de la maladie, les mêmes signes que dans la pleurésie. Le malade présente ces accidents pendant quatorze jours au moins, pendant vingt et un jours au plus ; il tousse beaucoup tout ce temps, et avec la toux il se purge de matières d’abord abondantes, écumeuses, puis, au septième jour et au huitième, quand la fièvre est à son summum, plus épaisses si la péripneumonie est humide, mais non si elle ne l’est pas ; au neuvième et au dixième, jaunâtres et sanguinolentes ; au douzième jusqu’au quatorzième, abondantes et purulentes. Chez ceux dont le corps a une nature et une disposition humides, la maladie est intense ; chez ceux où la nature et la constitution de la maladie sont sèches, la gravité est moindre.

11. J’ai déjà parlé précédemment des jours critiques. Les fièvres se jugent le quatrième jour, le septième, le onzième, le quatorzième, le dix-septième, le vingt et unième ; et, encore dans les maladies aiguës, le trentième, puis le quarantième, puis le soixantième ; mais, passé ces nombres, la condition des fièvres devient chronique.


fin des jours critiques.