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aussitôt la raison ; si on l’interroge, il répond juste et sait tout ce qui est dit. Puis, peu de temps après, le voilà derechef dans les mêmes souffrances. Cette maladie survient surtout en voyage, quand on parcourt une route déserte ; elle attaque aussi autrement.

4. (Des Affections internes, § 52.) Deux ou trois tétanos : Si le tétanos survient à une blessure, voici les accidents : les mâchoires deviennent rigides comme du bois, et le malade ne peut ouvrir la bouche ; les yeux pleurent fréquemment et sont tirés ; le dos est rigide ; les jambes ni les bras ni le rachis ne peuvent être fléchis. Quand la maladie est mortelle, les boissons et les aliments qu’il prenait auparavant reviennent quelquefois par les narines.

5. (Des Affections internes, § 53.) L’opisthotonos offre en général les mêmes accidents ; il survient quand les tendons de la partie postérieure du cou sont affectés ; ils s’affectent soit par l’angine, soit par l’inflammation de la luette, soit par la suppuration de la gorge ; quelquefois aussi, à la suite de fièvre venant de la tête, du spasme survient ; des blessures en sont encore la cause. Le malade est tiré en arrière ; la douleur tient raides le dos et la poitrine ; il se plaint. Il éprouve de fortes contractions, de sorte qu’à peine les assistants le maintiennent et l’empêchent de tomber hors du lit.

6. (Des Affections internes, § 54.) Ce tétanos-ci est moins dangereux que les précédents. Il provient des mêmes causes ; et tout le corps est en spasme semblablement.

7. (Livre troisième des Maladies, § 6.) Le causus n’est pas semblable aux maladies précédentes ; car il est tout entier de nature à produire nécessairement la fièvre. La soif est vive et la fièvre forte ; la langue rugueuse se fendille et se sèche ; d’abord elle conserve sa couleur jaune habituelle, mais au bout de