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L’auteur quitte le charlatan et revient au médecin. Le médecin, quand il sera embarrassé dans un cas difficile, ne craindra pas d’appeler la consultation de confrères qui s’associeront à lui pour trouver le secours. Auprès des malades, il usera d’un langage de persuasion et d’autorité, il relèvera leur moral, il fera valoir les ressources de l’art, et ne les laissera pas s’abandonner à un découragement qui, par lui-même, est un danger sérieux. Il fuira le luxe et la recherche, mais, ne négligeant pas le soin de plaire, il trouvera la bonne grâce. Il ne cherchera pas les occasions de faire une exposition pour la foule, et, s’il la fait, il se gardera d’y ingérer les témoignages des poètes. Ce trait s’adresse sans doute à quelque médecin du temps qui aimait à pérorer devant la foule et à faire parade de lambeaux poétiques.

Ici vient un passage véhément contre ceux qui apprennent tard la médecine. Il les représente comme dépourvus de toute sûreté dans l’action, comme ignorants de ce qu’il faut faire et ayant tout au plus la connaissance des opinions. C’était en effet un précepte de l’école hippocratique, de commencer de bonne heure l’étude de la médecine. Lisez la Loi, et vous y verrez que l’instruction dès l’enfance est nécessaire pour former un bon médecin. Au reste, la Loi mérite d’être comparée aux Préceptes pour ce qui regarde les charlatans médicaux.

C’est là, je crois, que se termine véritablement le traité. Pourtant on trouve encore, à la suite, quelques propositions qui n’ont rapport ni au sujet du livre, ni entre elles. J’y vois donc une de ces intercalations que les copistes se permettaient quelquefois à la fin d’un traité, soit, comme dit Galien, pour grossir le volume, soit pour placer quelque fragment qu’on ne savait où mettre, et qui, autrement, s’en allait perdu.