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une épaisseur anormale, réséquez de votre mieux la chair de leur partie inférieure, puis cautérisez la paupière avec des cautères non chauffés à blanc, en évitant l’implantation des cils ; ou réprimez l’épaississement avec la fleur de cuivre brûlée et finement pulvérisée. Après la chute de l’eschare, donnez les soins médicaux nécessaires au reste.

6. (Ophthalmie catarrhale avec érosion.) Lorsque les paupières sont affectées d’érosion et de démangeaison, broyez sur une pierre à repasser un petit fragment de fleur de cuivre, puis frictionnez-en la paupière ; alors triturez de l’écaille de cuivre aussi finement que possible, puis versez-y du verjus passé à travers un linge, en broyant soigneusement ; ce qui reste de verjus, versez-le dans un vase de cuivre rouge sur le mélange, et triturez peu à peu, jusqu’à ce qu’il prenne l’épaisseur d’une bouillie ; puis laissez sécher, broyez finement et employez.

7. (Traitement de la nyctalopie.) Remède contre la nyctalopie. Le malade prendra de l’élatérion (suc du momordica elaterium, L.), et se purgera la tête ; on lui appliquera sur le cou autant de ventouses qu’on pourra, en entretenant l’écoulement du sang le plus longtemps possible par la pression. Après quelque temps il faut faire manger, une ou deux fois, un foie de bœuf cru aussi gros que possible, trempé dans du miel.

8. (Amaurose traitée par la trépanation.) Lorsque la vue se perd sans maladie apparente des yeux, il faut pratiquer une incision à la région pariétale, disséquer les parties molles, trépaner l’os, et évacuer le liquide épanché ; c’est là le traitement, et c’est ainsi que ces malades guérissent.

9. (Ophthalmie épidémique.) Dans l’ophthalmie annuelle et épidémique, la purgation de la tête et du bas-ventre est utile ;