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de la vision.

opuscule : « Évidemment ce n’est qu’un fragment d’un ouvrage plus vaste que nous ne possédons pas ; il contient des remarques détachées, sans ordre, mutilées, à peine intelligibles et explicables à cause de leur rédaction vague, relatives à quelques maladies oculaires et à leur traitement ; la description d’une opération oculaire particulière, l’ophthalmoxysis ; et, à la fin, des remarques importantes sur des ophthalmies épidémiques. » Il ne se prononce pas autrement sur son origine.

IV. Au milieu de cette incertitude générale, peut-être semblera-t-il hasardé, téméraire même, d’émettre une opinion plus positive sur l’ouvrage et sur l’écrivain auquel ces fragments informes ont primitivement appartenu. Toutefois je ne crois pas être bien loin de la vérité en les attribuant à l’auteur du livre des Affections (Περί παθών), et en les regardant comme les seuls restes actuellement existants du traité spécial des y maladies des yeux, promis dans ce livre. D’après une indication plus précise donnée dans le titre du manuscrit de Florence (voy. p, 130), ces fragments formeraient le livre XXV de ce traité.

Spon[1] déjà les regardait comme le commencement de ce traité spécial, mais ne formulait que très-sommairement cette idée que je crois juste.

En effet, dans le livre des Affections existe le passage suivant[2] : « Telles sont les maladies qui proviennent de la tête, excepté les maladies des yeux ; celles-là seront traitées à part. » Or, par la nature et le groupement de son contenu, le livre de la Vision ressemble parfaitement à un ouvrage ex professo sur les maladies oculaires, tronqué et défiguré à la vérité, mais pourtant reconnaissable. Comme dans les manuscrits les plus anciens il se trouve au milieu des autres écrits hippocratiques,

  1. Jac. Sponii Aphorismi novi… ex Hippocratis operibus… collecti. Lugduni, 1688, in-8 ; præfat., p. 11. « Nec minorem fidem merentur, siquidem in contrarium fere nil adducitur [a Mercuriali], liber De visu, qui videtur initium esse illius quem libro de affectionibus pollicetur, etc. »
  2. Des Affections, 5, t. VI, p. 214. Ταὖτα μεν ὂσα άπό τής κεφαλής φύεται voυσήματα, πλήν όφθαλμών • ταύτα δέ ίδίως γεγράψεται.